Printed 22.03.2023 13:47 27-05-2013 Denisa Tomanová
C’est à partir de ce lundi que la musique et la danse rom s’empare de
la ville de Prague. Le festival international rom Khamoro, qui veut dire «
Soleil » en rom, commence ce lundi et se poursuit jusqu’à dimanche. La
quinzième édition du festival présentera non seulement de la musique
traditionnelle et contemporaine rom, mais aussi des ateliers de danse, des
expositions, des projections de films et le fameux défilé en costumes
traditionnels à travers le centre de Prague. L’association Slovo 21 (Mot
21) est à l’initiative de ce festival.
« Cet évènement est un festival multi-genre, ce n’est pas uniquement un festival de musique, car il rassemble tout un programme l’accompagnant. Une messe pour une vie paisible des Roms sera célébrée à l’église Saint Martin-dans-le-mur et des prêtres interviendront mais pas seulement, il y aura aussi un rabbin et un imam. Nous somme très contents de cela, car les Roms du monde entier sont de confessions diverses. Ce ne sont pas uniquement des catholiques ou des chrétiens. »
« Je dirais que le gros problème en République tchèque est celui de la discrimination des Roms en général, et ce, non seulement sur le marché du travail mais aussi dans le domaine de l’éducation. Les enfants rom sont ségrégués dans des écoles primaires dites « pratiques » et ce non seulement en République tchèque mais aussi en Hongrie, ou en Croatie, dans la mesure où ces enfants sont éduqués dans le cadre d’un programme éducatif destiné aux enfants atteints d’handicaps mentaux légers. Par conséquent, il s’agit d’un système éducatif subalterne et inférieur, qui diminue leurs possibilités de se mettre en valeur sur le marché du travail. Car pour la plupart, les enfants issus de ces types d’écoles ne parviennent pas à intégrer le lycée, et encore moins l’université. »
« Etant donné que dès l’école primaire je me suis sentie évincée et exclue de cet environnement, je me suis dit qu’il était nécessaire de respecter davantage les enfants que je ne l’ai été moi-même, et qu’il fallait changer les choses. Or si ce n’est pas nous, qui amorcera le changement ? Donc c’est à partir de mes 10 ans environ que j’ai eu le sentiment de devoir aider d’une façon ou d’une autre la communauté rom, d’aider mes frères et sœurs. C’est pourquoi j’ai décidé d’étudier le droit que j’apprends à l’Université anglo-américaine. Et c’est ici que ma volonté de vouloir changer les choses s’est confirmée ».
Samedi soir, le festival se déplacera sur les quais de la Vltava. Il se terminera dimanche par l’installation d’un gâteau géant de l’artiste rom serbe Zoran Tairovič sur la place de la République et sera clôturé par un concert de gala à Sasazu. Pour Magdaléna Karvayová, la force ne serait pas dans l’individu, mais dans l’unité. C’est pourquoi les jeunes Roms doivent aussi apprendre à rendre à leur communauté ce qu’ils ont appris, en continuant à l’aider quelle qu’en soit la manière. Copyright © Radio Praha, 1996 - 2003 |