Printed 01.07.2022 12:08 21-09-2011 Alexis Rosenzweig
« Mon voisin, mon ennemi » : c’est le titre de la nouvelle pièce
présentée pour la première fois ce soir dans l’Atelier du théâtre
national de Prague. Le thème, choisi il y a quelques mois, porte sur les
relations entre Roms et non-Roms et a une résonnance bien particulière à
un moment où les tensions ethniques dans certaines villes du pays font la
une de l’actualité.
« Il faut que les artistes s’efforcent de parler des thèmes d’actualité, et en faire une pièce de théâtre est fantastique parce que c’est rare le théâtre documentaire et politique, encore plus rare au théâtre national. C’est très symbolique d’avoir choisi ce thème brûlant de l’actualité. Pour moi en tant que Rom, c’est même un peu drôle parce que cette institution est un symbole de la culture dont les Tchèques ethniques sont fiers depuis 150 ans, et maintenant les Roms sont entrés au théâtre national, c’est fantastique. »
« C’est un problème social. Les gens n’ont pas de travail. Les blancs, qui ne sont pas beaucoup mieux lotis, sont énervés parce qu’ils ont l’impression que les Roms font du bordel - ceux que certains font réellement. Mais quand vous allez mal, vous cherchez un coupable ; donc ils ont trouvé ceux qui sont considérés comme des parasites, qui vivent aux crochets de ceux qui travaillent. La situation empire et malheureusement le gouvernement et les parlementaires ne s’y intéressent pas. »
« Il a fallu que je lise beaucoup, que je rencontre et parle avec beaucoup de gens en peu de temps. Maintenant que je connais plus la question je suis très en colère, mais je ne veux pas être pessimiste, parce que nous croyons que la culture peut rapprocher les nations et qu’elle peut d’une certaine manière changer quelque chose dans le cœur des gens. »
« La société majoritaire a oublié qu’il y a ici des Roms, qu’il y a des gens différents des habitants d’origine. Il y a aussi des hommes d’affaires qui gagnent de l’argent en faisant déménager les Roms des grandes villes dans certaines localités, où ils sont regroupés, sans éducation et sans travail. C’est déjà dur de trouver un travail quand on a un diplôme, alors imaginez un Rom qui n’a été qu’au primaire ou qui sort d’une école spéciale pour les enfants à problèmes. Comment voulez-vous qu’il trouve une place sur le marché du travail ? »
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