Printed 31.03.2023 18:21 18-05-2005 Jaroslava Gissubelova
L'un des chapitres tragiques de l'histoire tchèque - la solution dite
finale réservée par les nazis aux Roms de Bohême et de Moravie. Sur près
de 6000 Roms installés, selon un recensement de 1939, sur notre
territoire, moins d'un dixième a survécu à la guerre : plus de 5500 Roms
ont été déportés dans le camp d'extermination d'Auschwitz. Mais avant
encore, ils sont passés par deux camps de concentration pour Roms créées
sur ordre des nazis par le gouvernement du protectorat de Bohême -
Moravie: l'un près de Hodonin, en Moravie du sud, l'autre à Lety près de
Pisek, en Bohême du sud. Soixante ans après la fin de la guerre, les Roms
continuent toujours de réclamer, en vain, le déplacement d'une porcherie
industrielle construite dans les années 70, à l'endroit même des anciens
baraquements de Lety.
"Nous sommes sur le lieu du dernier repos involontaire des victimes rom du nazisme. Nous nous trouvons à 150 mètres du lieu où ils ont péri. La mémoire des victimes du camp est depuis 30 ans déshonorée par une porcherie industrielle. Des personnalités étrangères influentes, dont Günter Grass et Simon Wiesentahl sont intervenues. 241 enfants victimes de Lety accusent. L'existence d'une porcherie reflète fort bien toute la difficulté des rapports à l'intérieur de la société tchèque. N'oublions pas que les victimes rom de Lety étaient des citoyens tchécoslovaques. Par sa résolution sur les Roms, du 27 avril dernier, le Parlement européen a appelé la République tchèque à éliminer la porcherie. Une information de toute actualité: notre comité a demandé au gouvernement allemand d'aménager ces lieux du souvenir selon nos propositions. Nous voulons y faire un sentier conduisant autour de l'ancien camp, pas du tout un monument coûteux, mais cela signifie, tout d'abord, éliminer la porcherie."
"C'est une atteinte à l'honneur de la mémoire des morts, elle devrait disparaître, et le lieu devrait être aménagé avec piété, comme il en est, en pareil cas, partout dans le monde, pour que les Roms ne soient plus discriminés." Le camp de Lety a été installé en 1941, d'abord en tant que camp de travail et d'incarcération pour les Roms errants sans domicile fixe. Or, au début, il n'y avait pas que des Roms. En 1942, il a été transformé en camp de concentration pour Roms, uniquement, et servait de camp transitoire vers le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Dans sa récente résolution relative à la situation des Roms, le Parlement européen a appelé la République tcheque à éliminer la porcherie. Le député du Parlement européen pour le parti communiste tchèque, Miroslav Ransdorf, y a réagi en mettant en doute l'existence d'un camp de concentration à Lety. Et il n'est pas le seul : au quotidien Lidove noviny, le président de la République, Vaclav Klaus, a déclaré que Lety n'était pas un camp de concentration au sens du mot, mais un camp pour ceux qui refusait de travailler. L'éditorialiste de Pravo, Petr Uhl, a décidé de porter plainte contre Miroslav Ransdorf. Je lui ai demandé des explications:
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