La musique rom
La réputation des musiciens rom n’est plus à faire. Et les artistes rom
de République tchèque ne font pas exception à la règle. Tour
d’horizon de quelques-uns des grands noms dans le pays.
Avant d’évoquer quelques musiciens-phare de la scène rom, rappelons que
le festival Khamoro (« soleil » en langue romani) permet depuis vingt ans
de faire découvrir au grand public la culture rom du monde entier. La
musique a évidemment une place de choix dans ce festival qui propose
également des expositions, des projections de films, des ateliers de danse
mais aussi des conférences et séminaires.
Ces dernières années, ce rendez-vous désormais incontournable attire
environ 10 000 visiteurs de République tchèque et d’ailleurs. Depuis
ses débuts il y a vingt ans, le festival a fait venir plus de 160 groupes
de musique rom de 40 pays différents. Aujourd’hui, Khamoro est le plus
grand rendez-vous mondial de la culture rom.
Cette chanteuse et violoniste s’est fait un nom en République tchèque
et à l’étranger. Son père, Koloman Bitto était un musicien rom de
talent et de renom. En collaboration avec le compositeur et percussionniste
Pavel Fajt, Iva Bittová s’est produite avec succès sur de nombreuses
scènes européennes alternatives.
Le répertoire d’Iva Bittová est un étonnant florilège de genres :
réinterprétation de chansons folkloriques, jazz expérimental, rock,
adaptation de musique classique pour violon et chansons d’opéra. En
2004, elle s’est produite au Carnegie Hall, endossant le rôle d’Elvire
dans l’opéra Don Giovanni de Mozart.
Cette chanteuse et musicienne est la sœur d’Iva Bittova. Ida Kelarová
enseigne le chant traditionnel rom. Après plusieurs années passées au
pays de Galles et au Danemark, elle est retournée dans la région des
Hauts plateaux tchéco-moraves où elle a fondé une école internationale
de voix.
L’album Hej Romale, du chœur d’enfants rom Čhavorenge, est le
résultat d’un projet commun entre la Philharmonie tchèque et Ida
Kelarová, en soutien aux enfants rom des ghettos et localités
défavorisées de République tchèque et Slovaquie.
Le hip-hop a suscité un engouement généralisé chez la jeune
génération rom. L’une des figures phare de cette scène hip-hop est le
musicien Radek Banga, plus connu sous son nom d’artiste Gipsy. En 2006,
son groupe Gipsy.cz a reçu l’équivalent tchèque des Victoires de la
musique en tant que Découverte de l’année.
L’année suivante, Radek Banga a été distingué par le prix OSA en tant
que meilleur jeune auteur de musique populaire. En 2007, le groupe Gipsy.cz
a été le premier groupe de musique tchèque à se produire au célèbre
festival de Glastonbury.
De nombreux chanteurs rom se sont fait un nom grâce aux concours de chant
télévisés. En 2005, Vlasta Horváth a remporté le concours SuperStar.
Ce chanteur et multi-instrumentiste vient juste de sortir il y a un mois
son quatrième album.
Autre chanteuse révélée par un télé-crochet, Monika Bagárová, une
des chanteuses actuelles les plus talentueuses. Son premier album, Shining,
est sorti en 2011.
Enfin, dernier succès en date pour un chanteur rom dans un concours de
chant télévisé, Jan Bendig, qui a interprété une chanson avec Věra
Bílá, récemment décédée. Cette grande dame de la musique rom
prévoyait justement de retourner sur scène avec lui et un autre musicien,
Milan Kroka.
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