La magie musicale aux multiples facettes d’Ida Kelarová
Dans cette émission de ce dimanche nous avons le plaisir de vous
présenter la chanteuse et chef de chœur Ida Kelarová. Née Ida Bittová,
la musicienne continue de puiser son énergie non seulement dans la musique
rom, qui lui est si proche, mais aussi dans des accords très jazzy et
bossa nova. A vous d’en juger. Nous avons commencé par écouter une
première chanson exceptionnellement longue de six minutes, Mamo Nav
Birinav, soit Mère, je meurs, et nous poursuivons notre écoute dominicale
avec une chanson plus festive soit Čhaje, čhaje - Fille, fille, qui sera
suivie de Na Birinav – Je n’en peux plus.
La chanteuse Ida Kelarová débute sa carrière musicale au Conservatoire
Janáček à Brno, pour faire partie par la suite pendant près de huit ans
du théâtre Divadlo na provázku, soit le Théâtre sur le fil toujours
situé à Brno. Née dans la ville de Bruntál en Moravie-Silésie, dans
une famille où le père, Koloman Bitto, est un musicien rom reconnu
originaire du sud de la Slovaquie, Ida Kelarová se consacre pleinement à
la musique, tout comme sa sœur cadette, Iva Bittová, devenue avec le
temps une comédienne et chanteuse très appréciée des Tchèques.
Tout au long de cette émission dominicale, nous vous présentons les
chansons d’Ida Kelarová et du groupe Romano Rat (Le Sang rom), des
chansons issues de leur album extrêmement riche en singularités, Gypsy
Blood de 1999. Si vous avez l’impression qu’Ida Kelarová vous transmet
une énergie très particulière à travers sa musique, laissez-vous
emporter par le son de son piano, le son du violon, interprété par Milan
Horváth, et, « last but not least », le son de la guitare de Desiderius
Duzda, devenu compagnon d’Ida Kelarová. Car oui, une création originale
a tendance à créer des merveilles.
Si Ida Kelarová a mis du temps, d’après ses propres paroles, à
retrouver ses racines, notamment parce qu’elle ne parlait pas la langue
rom au départ, elle a, avec le temps, remis les pendules à l’heure de
sa créativité pour se consacrer à ce qu’elle semblait apprécier le
plus. C’est peut-être bien avec cet album, son cinquième, qu’Ida
Kelarová a réussi à retrouver son identité, à la fois personnelle et
musicale, tout en s’appropriant l’initiative d’enseigner la langue
rom à tous ceux qui le désirent.
Dans les années 1980, Ida Kelarová quitte la Tchécoslovaquie pour se
produire notamment au Pays de Galles, au Danemark ou en Norvège, tout en
poursuivant sa carrière dans d’autres pays, et pas seulement européens.
Mais si elle continue de se produire dans le monde entier, ce n’est pas
seulement grâce à sa musique mais essentiellement grâce à des workshops
internationaux axés sur des projets multiethniques qui remportent un grand
succès dans les quatre coins du monde.
Ida Kelarová est à l’origine de l’Initiative Internationale pour le
développement de la création ethnique (Miret), une association qui entend
insuffler un renouvellement créatif non seulement à la jeunesse rom mais
à toutes les jeunesses éprises de musique. L’association Miret a
l’ambition de poursuivre dans son activité afin de servir de pilier à
tous ceux qui veulent créer un monde de tolérance et de créativité
continue.
Et si la musique d’Ida Kelarová et de ses nombreux musiciens vous a
plu, nous vous faisons remarquer qu’elle a à son compte près d’une
dizaine d’autres albums, toujours créés en coopération avec d’autres
musiciens, tels que Romská balada, paru en 2010 avec le quatuor
d’archets Škampovo kvarteto, ou Šunen savore, paru en 2012.
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