Intégration sociale : neuf communes « exclues » supplémentaires seront
aidées
Si l’on s’en tient au dernier rapport présenté en octobre par le
ministre en charge des droits de l’homme au gouvernement, 115 000
personnes en République tchèque vivent actuellement dans un peu plus de
600 localités dites « socialement exclues ». Parmi celles-ci, vingt-huit
considérées comme étant plus particulièrement sensibles bénéficient
déjà d’un programme d’aide. Une liste à laquelle sont venus
s’ajouter, jeudi, neuf autres communes et quartiers. Sélectionnés par
l’Agence gouvernementale pour l’intégration sociale (ASZ), ils feront
l’objet eux aussi d’un soutien sur trois ans qui doit leur permettre
notamment d’accéder plus facilement aux subventions en provenance des
fonds européens.
La majorité de ces neuf localités (Chomutov, Liberec, Most, Nový Bor,
Postoloprty, Sokolov, Varnsdorf, Vítkov-Budišov et Žďár nad Sázavou)
se trouvent dans le nord-ouest de la Bohême. Avec la Moravie du Nord,
c’est là la région de République tchèque la plus marquée par la
paupérisation de sa population. La gravité de la situation et le degré
d’exclusion constituent le principal critère de sélection. Mais comme
l’explique Radka Soukupová, la directrice-adjointe de l’ASZ, ce
n’est pas le seul :
« Nous prenons en considération les motivations des communes en
question. Il faut déjà qu’elles aient envie de faire évoluer les
choses dans le bon sens. Cela sous-entend une certaine capacité
d’absorption, la volonté et la faculté de penser de nouveaux projets
d’intégration, ainsi que des gens motivés qui seront capables de
proposer des mesures concrètes. »
Parfois critiquée pour son inefficacité, cette politique de soutien aux
localités socialement exclues, dans lesquelles vit essentiellement une
population rom, a pourtant un but évident et bien précis, comme le
rappelle le ministre en charge des droits de l’homme, Jiří Dientsbier :
« Un processus va se mettre en marche à l’issue duquel il devrait
être possible de mieux vivre dans ces localités. Cela vaut non seulement
pour leurs habitants, mais aussi pour tous ceux qui vivent dans leurs
proches environs. L’objectif est sinon de faire disparaître, au moins de
réduire les différents problèmes qui découlent de l’exclusion
sociale. Un mémorandum va donc être signé avec les communes qui ont
été retenues sur la base duquel des partenariats locaux seront créés.
Ces partenariats regrouperont les différents acteurs concernés, à savoir
la municipalité, l’ASZ, les écoles, la police, le Bureau du Travail,
les associations ou les entreprises qui mènent ou veulent mener une action
sociale. »
Une fois ces différents acteurs réunis, tous établiront en commun un
plan dit stratégique d’intégration sociale. La mission de l’ASZ, qui
est un des départements du Bureau du gouvernement, sera alors de soutenir
les communes dans leurs démarches pour l’obtention de subventions qui
permettront de financer des projets concrets. Il peut s’agir, par
exemple, de la rénovation de logements, de la fondation de centres
communautaires, d’un soutien aux établissements scolaires accueillant
des enfants issus d’un milieu défavorisé ou encore de projets en faveur
de l’emploi. Cat argent proviendra des fonds européens et notamment de
trois programmes opérationnels relatifs à l'emploi, à la recherche,
au développement et à l’éducation, enfin à l'intégration
régionale. Ces différents programmes qui portent pour la période
2014-2020 ont été validés ces derniers mois par la Commission
européenne.
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