Depuis 2005, plus de 200 bourses pour financer les études universitaires
des étudiants roms
L’association civique Romea accorde depuis 2005 des bourses aux
étudiants roms pour financer leurs études à l’université. Entre 2005
et 2009, 59 jeunes ont bénéficié de ce soutien, leur nombre a presque
triplé entre 2010 et 2013 pour atteindre 151. Si les statistiques sur le
nombre d’étudiants roms à l’université n’existent pas, les
estimations s’accordent sur une centaine de personne, ce qui fait de
l’université un endroit quasiment inaccessible aux Roms surtout issus
des milieux modestes.
Selon la coordinatrice du programme des bourses de l’association Romea,
Iva Hlaváčková, les jeunes Roms choisissent surtout les départements de
pédagogie ou bien d’économie. Outre l’aide financière aux études,
ils peuvent également participer aux classes gratuites offertes par
l’ONG Slovo21 pour préparer les examnes d’entrée à l’université.
La directrice de ce projet, Martina Horváthová, souligne que le taux de
réussite aux examens d’entrée est relativement élevé. En effet, des
251 participants aux classes préparatoires, 142 ont été acceptés à
l’université.
L’article relatant les succès des étudiants roms a été publié dans
le quotidien Mladá Fronta Dnes ce dimanche. Néanmoins, ce même texte
révèle à quel point l’université reste inaccessible aux Roms issus
des milieux modestes, étant donné que les projets d’assistance sont
surtout sollicités par les membres de la classe moyenne. Selon l’étude
publiée par la société GAC en 2010, deux tiers d’enfants roms des
milieux défavorisés se dirigent vers l’apprentissage après l’école
secondaire, ce qui rend le passage à l’université difficile, voire
improbable.
En réaction à cet article, le sociologue Pavel Šplíchal relativise
l’impact que pourraient avoir les programmes de soutien financier sur
l’ensemble de la communauté ainsi que sur son insertion dans la
société. Pavel Šplíchal attire l’attention sur les obstacles auxquels
font face les personnes des milieux défavorisés en République tchèque
dès l’enfance, notamment en héritant des dettes de leurs parents.
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