A Ústí nad Labem, les unités spéciales de la police entrent en fonction
Dernier jour sans unités spéciales de maintien de l’ordre de la police
nationale dans la région d’Ústí nad Labem. Les premiers effectifs
attendus en renfort de la police dans une région traversée par de fortes
tensions sociales et une importante criminalité arriveront ce mardi 1er
mai.
Le président de la police tchèque Petr Lessy avait promis, à la suite
des explosions répétitives de violence entre les habitants roms et non
roms de la région de Šluknov (nord de la région d’Ústí nad Labem, à
la frontière avec la Saxe), d’augmenter les effectifs de la police
nationale par l’envoi d’unités spéciales de maintien de l’ordre. Ce
renforcement de la présence policière dans la région a été ordonné en
réponse aux demandes pressantes des maires de la région de l’enclave de
Šluknov.
La première unité spéciale de la police, qui doit entrer en fonction
mardi 1er mai, est composée de cinquante hommes. Cette unité de la police
remplacera les effectifs provisoires composés de policiers pragois qui
avaient été envoyés en août 2011 en renfort de la police locale afin de
maintenir l’ordre à la suite des explosions de violence sans
précédents qui avait eu lieu dans la ville de Varnsdorf.
Petr Lessy, le président de la police nationale tchèque :
« En raison des événements qui ont eu lieu dans l’enclave de
Šluknov, nous avons accéléré la création d’une unité spéciale de
la police dont la région avait besoin ».
L’unité spéciale de la police sera présente de manière permanente et
installée à Ústí nad Labem. Jiří Šenkýř est responsable des forces
de police de la région d’Ústí nad Labem:
« Nous aurons à disposition une cinquantaine d’hommes qui seront
prêts à exécuter n’importe quelle intervention dans n’importe quelle
situation de sécurité. »
La région d’Ústí nad Labem compte soixante localités. Selon Jiří
Šenkýř, les forces spéciales ne seront pas présentes lors des
situations de crise seulement, mais également postées de manière
permanente dans les rues des villes. Au total, les unités de maintien de
l’ordre devraient s’élever à 170 hommes.
Martin Louka est maire de la ville de Varnsdorf. Il se réjouit de
l’arrivée des nouveaux effectifs de police.
« Les raisons du mécontentement dans la région sont à la fois menues
et importantes, comme par exemples les atteintes aux biens des personnes
comme sources de financement. Par conséquent, la surveillance régulière
et l’action préventive de la police dans cette région et dans les rues
des villes sont une aide. Cette aide est évidemment la bienvenue ».
Depuis de nombreuses années, l’extrême nord de la région d’Ústí
nad Labem est le théâtre de graves affrontements qui divisent en deux les
habitants : ceux qui partagent les idées de l’extrême droite néo-nazie
pour qui la source de l’insécurité est la présence des populations
roms tenus responsables de l’ensemble des actes criminels enregistrés
dans la région et ceux qui considèrent que la tension sociale est
principalement liée à un taux de chômage record établi à 14 % pour
l’ensemble de la région alors que la moyenne nationale se situe autour
de 9 %. Longtemps sourd aux difficultés sociales de la région, le
gouvernement de Petr Nečas avait promis en septembre 2011 de régler la
situation par un ensemble de mesures destinées à favoriser le retour à
l’emploi de centaines de milliers d’habitants et la lutte contre la
criminalité organisée qui gangrène le tissu social de la région. Pour
l’heure, le gouvernement n’a privilégié qu’une approche par la
surveillance et la répression pour tenter de désamorcer les tensions.
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