Le guitariste manouche Tchavolo Schmitt, tête d’affiche de Khamoro 2010
Dimanche soir a été lancée la 12e édition du festival de la culture
rom, Khamoro. Toute la semaine, Prague se met au diapason de la musique
tzigane, avec plusieurs grandes têtes d’affiche présentes dans la
capitale tchèque. Mais le festival, c’est aussi des expositions, des
films, des séminaires.
Depuis douze ans maintenant, le festival Khamoro, « soleil » en
français, est le rendez-vous le plus important de la culture rom en
République tchèque. L’occasion, après tout ce temps écoulé, de faire
un petit bilan des activités du festival, avec David Tišer, un des
organisateurs :
« Nous avons constaté qu’en douze ans, la fréquentation du festival
avait augmenté et je crois que Khamoro est de plus en plus suivi, tous les
ans on voit des personnes qui reviennent. Mais aussi de nouveaux visages.
Nous avons un public équilibré, jeunes et moins jeunes, et c’est
surtout un public mixte, à la fois des Roms et des non-Roms. Ces non-Roms
sont des Tchèques mais aussi chaque année nous avons de plus en plus de
touristes qui viennent exprès pour le festival. »
Comme tous les ans, Khamoro propose toute une semaine d’événements
dont les grands moments sont évidemment des concerts de grands noms de la
musique rom, tchèques ou étrangers. David Tišer :
« Cette année, la grande nouveauté c’était la première mondiale,
dimanche, d’un opéra rom, intitulé Invisible Gipsy. Ensuite, notre
tête d’affiche cette année, c’est Tchavolo Schmitt qui nous vient de
France qui jouera le 26 mai au Lucerna Music Bar. Lundi soir, c’est le
chanteur tchèque Gipsy.cz qui jouera au même endroit. Les Tchèques
connaissent aussi bien le groupe roumain Mahala Rai Banda qui a composé la
musique du film Borat. »
Mais Khamoro c’est également des ateliers de danse, des films et des
séminaires qui s’intéressent à l’identité rom avec des chercheurs
venus par exemple de France, des Etats-Unis, de Grande-Bretagne... Comme
chaque année, un des grands moments du festival sera le défilé de
musiciens roms dans les rues de Prague, comme le rappelle David Tišer :
« Jeudi, dans le centre de Prague commencera le défilé de tous les
groupes ! Ca commencera à Můstek, à midi, et le défilé prendra la
direction de la place de la Vieille-Ville. C’est une des meilleures
façons d’inviter les gens aux concerts de jeudi, vendredi et samedi
soir, parce que les gens peuvent écouter les mêmes groupes dans le
défilé... »
Alors que les colonnes de l’actualité tchèque sont souvent remplies de
mauvaises nouvelles, entre attaques racistes contre les Roms ou manque de
reconnaissance d’une communauté ostracisée, le festival Khamoro est
l’occasion de mettre en valeur la culture d’un peuple dont les origines
sont à chercher en Inde, il y a des siècles de cela. Renforcer le
dialogue entre les cultures est l’objectif affiché par le festival,
comme tient à le souligner David Tišer :
« Nous croyons fermement que Khamoro peut aider à améliorer cette
situation. C’est vrai que quand vous allez à un concert à Khamoro, vous
voyez que ce public mélangé, une communauté multiculturelle et
apparemment sans problèmes. On peut donc facilement oublier qu’à
l’extérieur, tout n’est pas si rose. Mais Khamoro veut participer à
l’intégration des Roms dans la société. Et pour nous, la musique
parvient réellement à rassembler les peuples. »
Plus d’informations : www.khamoro.cz
|