Rapport du comité d’Helsinki : montée de l’extrémisme et mauvaise situation des personnes handicapées, des enfants roms et des étrangers
Le comité tchèque d’Helsinki qui veille à l’accomplissement des
principes des droits de l’homme et du citoyen dans la société tchèque,
a rendu public son rapport annuel, qu’il publie depuis déjà 17 ans.
Selon la présidente du comité, Anna Šabatová, le rapport 2009 est plus
critique par rapport aux années précédentes :
« Le rapport documente les cas de respect insuffisant des conventions
internationales sur les droits de l’homme de la part des organes de
l’Etat, éventuellement leur inactivité vis-à-vis de l’adoption des
engagements internationaux. Il critique la position de certains
représentants suprêmes vis-à-vis de la protection des droits de
l’homme en tant que telle. »
Selon le rapport, l’extrémisme a continué de monter, en 2009, ainsi
que la radicalisation des groupes néonazis. L’incendie criminel contre
une famille rom à Vítkov est en le symbole, mais il y eu d’autres
actes, moins tragiques, mais où les poursuites ont été insuffisantes.
Par exemple, des incidents provoqués par des extrémistes à Janov restent
impunis.
Le rapport insiste sur le fait que le taux du respect de l’Etat à
l’égard des conventions internationales n’est pas suffisant, et il se
focalise cette fois non seulement sur l’état des droits politiques et
civiques des citoyens mais aussi sur leurs droits sociaux. Ainsi, il
qualifie de problématique l’accès à la justice des personnes démunies
et de celles à faibles revenus. En dépit de l’adoption de la loi
anti-discrimination, jusqu’à un quart de citoyens, selon ce rapport, se
résignent à l’avance à ne pas faire valoir leurs droits. La situation
des étrangers s’est dégradée, en raison de la crise économique.
L’emploi des étrangers s’est retrouvé hors des lois et du contrôle
de l’Etat.
D’après le rapport, la situation est inquiétante en ce qui concerne
l’accès à l’enseignement des enfants des étrangers, des enfants
handicapés et des enfants roms. Ces derniers sont systématiquement
placés dans des écoles destinées aux élèves présentant des handicaps
mentaux légers où ils reçoivent une éducation restreinte, constate
David Záhumenský, directeur de la Ligue des droits de l’homme et l’un
des auteurs du rapport :
« La situation la plus préoccupante est celle des enfants roms, mais pas
seulement. Les enfants handicapés et les enfants des étrangers sont
eux-aussi concernés. Bien que la situation ait changé au cours des cinq
dernières années au niveau de la reconnaissance du problème, elle laisse
toujours à désirer en ce qui concerne les solutions à y apporter. »
Le rapport constate de graves entorses aux droits des enfants de parents
incarcérés. D’après les experts qui composent le comité, la situation
est mauvaise également pour les prisonniers, pour les malades mentaux qui
sont abusivement privées de leurs droits civils. Le nombre d’enfants
placés dans des établissements sociaux est inutilement élevé et une
aide adéquate n’est pas apportée aux jeunes qui quittent ces
établissements, après avoir atteint l’âge de 18 ans.
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