Tony Amador et Tonio Tiago - musiciens gitans de génie
Au moi de mai on entend dans toute la ville de Saintes-Maries-de-la-Mer la
musique tsigane aux rythmes fascinants, nostalgiques et endiablés. Les
musiciens jouent dans les rues, sur les places, dans les restaurants, à
l’église et il y en a même qui jouent dans la mer. L’ambiance est amicale et
spontanée. Tard dans la nuit du 24 mai alors que je voulais déjà me coucher,
j’ai rencontrer une famille italienne très sypathique qui m’a invité dans un
restaurant où la guitare passait de main en main. Les chanteurs
s’alternaient ou se complétaient. J’ai été sidérée par la voie magnifique
de Tony Amador. Et j’ai même réussit à faire une interview avec lui et son
jeune collègue Toni Tiago.
Les chanteurs et musiciens Tony Amador et Tonio Tiago, c’est un groupe de
six musiciens, deux guitares, d’une guitare basse et de la batterie, pour
les grands concerts, sinon le groupe joue seulement sur les guitares. Tony
Amador a une voie magnifique, et comme il dit lui-même, c’est un don
naturel. Il fait des tournées dans sa région et un peu partout où on lui
demande. La musique que le groupe joue est dans le style du Gipsy Kings,
merengue, latino, salsa, enfin tout ce qui est cubain et tout ce qui se
rapproche de la culture gitane.
Tonio Tiago parle de la musique interprétée par le groupe.
« La musique que l’on fait, c’est ce qui se rapproche de la vie gitane,
c’est notre vie, notre passion. On aime partager, donner de l’amour aux
gens, s’amuser et rester en famille. C’est aussi l’envie de partager notre
don qui est inné, car on ne connait pas les notes mais on sait les jouer et
les chanter. »
Tonio Tiago fais des clips et des tournées à travers la Belgique, la Suisse
et l’Italie. Sa dernière destination est Londres et il caresse l’idée de
partir aux Etats-Unis.
« Si Dieu le veut, mais c’est bien parti pour. Les déplacements avec le
groupe dans différents pays nous permet de voyager, de nous mettre en
valeur et peut-être un jour être très connus. Si on y croit et on espère,
cela va venir. On est fait pour la musique, pas pour travailler. On vit
avec la musique et on mourra avec. On va m’enterrer avec ma guitare, sinon
je me lèverais de ma tombe et j’irais la chercher », ajoute Tonio en riant.
Ils vivent en Provence mais ils ont de la famille un peu partout : à
Montpellier, Marseille, Canne. Ils se rejoignent tous les samedis pour
faire une fête. En somme c’est le respect de la tradition de leurs parents
et de leurs grands- parents, qui eux aussi faisaient pareil. Et comme
chaque année, ils se retrouvent avec leur famille à
Saintes-Maries-de-la-Mer où se donnent rendez-vous les gens du voyage pour
célébrer Sara la Noire.
Tony Amador parle du séjour et des activités de la famille et de ses amis
au cours du pèlerinage.
« On est venu ici il y a trois jours, maintenant nous allons nous reposer
et nous allons rentrer. On est venu bien sûr pour la Vierge, on va au
pèlerinage et on fait la fête. On prend les guitares et on joue. On est
venu aussi pour faire de la musique, passer un petit moment agréable et
s’éclater en famille, d’ailleurs on est tous ici. On vient ici depuis que
l’on est petits, même que l’on n’a pas encore grandi (rire). Et à quatre
vingt ans on sera ici car à cet endroit on se sent chez nous, on est à la
maison, c’est comme en Espagne ou en Camargue, partout on est chez nous ».
Ces derniers temps le racisme et l’extrémisme hantent le monde. Et que
pensent du racisme Tonio Tiago et Tony Amador? C’est Tonio Tiago qui prend
la parole le premier.
« On dit que l’on est racistes mais ce n’est pas vrai, ce sont les Français
qui sont racistes. Ils nous traitent de voleurs de poules et ils ont peur
que l’on viennent cambrioler chez eux. Mais ils n’ont pas compris que l’on
est presque en 2010 et que le Gitan s’est réveillé, il est devenu humain et
charitable avec un grand cœur. Je leur propose de venir chez nous pendant
une semaine, on les nourrira, on les hébergera et on verra ce qu’ils vont
penser de nous. Je suis sûr qu’ils vont changer d’opinion. On a un grand
cœur par rapport à d’autres gens, peu importe la race ».
Tony Amador a aussi son mot à dire.
« Il y a beaucoup de sorte de Gitans. Il y a le Catalan, le Romanichel,
l’Espagnol, le Hongrois et chacun vit à sa manière. Et moi j’aime tout le
monde, même les gadjo. C’est le monde qui ne nous aime pas trop. Mais on
les aime quand même. »
Les deux musiciens prennent leurs guitares et se mettent à jouer une
musique trop belle à écouter.
Traduit par Jaroslava Gregorová
Rétour
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