Cérémonie du souvenir aux victimes roms à Hodonín
En hommage aux Roms déportés il y a 66 ans, le 21 août 1943, dans les
camps d’extermination d’Auschwitz et de Buchenwald, une cérémonie du
souvenir a eu lieu de dimanche à Hodonín près de Kunštát. C’est là
que se trouvait pendant la Deuxième Guerre mondiale un camp
d’internement pour Roms essentiellement de Moravie, puisque ceux de
Bohême étaient internés dans un autre camp, à Lety près de Písek.
Entre août 1942 et décembre 1943, environ 1 400 Roms étaient internés
dans le camp de Hodonín-Kunštát. Plus de 200 d’entre eux sont
décédés sur place des suites de maladies, d’épuisement et de mauvais
traitements, les autres ont été déportés vers des camps
d’extermination.
Un centre de vacances se trouve aujourd’hui sur le site de l’ancien
lieu du drame. Malgré de multiples promesses, aucune solution n’a pour
l’heure été trouvée pour régler cette situation jugée indigne et
pour laquelle la République tchèque s’est fait critiquer en 2008 par le
Parlement européen.
La cérémonie annuelle organisée par le Musée de la culture rom de Brno
s’est déroulée cette année pour la première fois sur les mêmes lieux
où se trouvait le camp et dont il subsiste aujourd’hui un baraquement
d’origine et un petit cimetière où les Roms étaient enterrés dans des
fosses communes. L’Etat a déjà versé 27 millions de couronnes pour
racheter le terrain de l’ancien camp appartenant à un particulier. Le
ministère de l’Education nationale qui gère les fonds de dotation
destinés à régler la question de l’holocauste rom craint toutefois que
les moyens ne lui manquent pour réaménager le site récréatif actuel en
un lieu de piété.
Présente dimanche à la cérémonie du souvenir, Gabriela Hrabaňová,
directrice du Bureau du conseil gouvernemental pour les affaires de la
communauté rom, a insisté sur l’application de la résolution
gouvernementale adoptée en avril dernier. Cette résolution doit faire en
sorte que la mémoire des victimes rom soit honorée et préservée du
mieux possible comme c’est le cas à Terezín ou Lidice :
« Il est dans l’intérêt des ministères, en ce moment concrètement
du ministère de l’Education nationale et de la jeunesse, d’appliquer
la résolution, non seulement pour faire preuve de bonne volonté ce qui a
une importance énorme, face à la montée du néonazisme, mais aussi
compte tenu du fait que Tchèques et Roms vivent ensemble au sein d’un
seul et même Etat et que leur coexistence devrait être basée sur le
respect mutuel. »
Un dixième seulement des Roms a survécu à l’holocauste. Près de 90%
des Roms et des Sinti d’origine tchèque ont disparu pendant cette
période.
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