La stratégie de lutte contre l’extrémisme
Répression et prévention : tels sont les deux piliers principaux de la
Stratégie de lutte contre l’extrémisme, qui a été élaborée par le
ministère de l’Intérieur et adoptée, lundi, en réunion
ministérielle.
Le comportement de l’extrême droite est désormais bien différent de ce
qu’il était dans le passé : les néonazis sortent de l’ombre et
semblent aspirer ouvertement à s’impliquer dans la vie politique.
Résistance nationale, Nationalistes autonomes, Garde nationale, Parti
ouvrier, voilà quelques-unes des formations néonazies les plus actives
dans le pays. Le Parti ouvrier (DS), la plus remarquée d’entre-elles,
entend se présenter aux prochaines élections législatives, après avoir
déjà gagné près de vingt mille voix lors des dernières élections
régionales. Michael Kocab, ministre en charge des droits de l’homme,
explique :
« Les slogans populistes aux accents nationalistes ont toujours un
certain attrait pour une partie de l’électorat qui n’arrive pas à
situer les choses dans leur juste contexte, en dépit des mauvaises
expériences que l’on a faites avec ces idées à l’époque de
l’arrivée du nazisme. Ce qui joue aussi un rôle, c’est la crise
économique et le sentiment d’exclusion sociale. »
Dans un proche avenir, il faut s’attendre à une radicalisation des
groupes et formations néonazis. L’avertissement lancé par les experts
est univoque. Par ailleurs, le pays a récemment connu quelques
inquiétants événements confirmant cette tendance. On rappellera
plusieurs défilés néonazis dans le nord de la Bohême et l’acte
criminel commis au domicile d’une famille rom dans une petite ville
morave qui a grièvement blessé une fillette de deux ans.
La Stratégie de lutte contre l’extrémisme mise en premier lieu sur
l’information du public au sujet de ce que l’extrême droite
représente tout en proposant une dizaine de solutions concrètes : plus de
compétences pour les villes et la police leur permettant d’annuler
défilés et concerts, cellules mobiles pour délinquants, suivi des
calendriers des « fêtes néonazies », campagnes nationales sur les
dangers néonazis, formation de juges et de procureurs dans le domaine de
l’extrémisme, manuels pour les établissements scolaires. Le ministère
de l’Intérieur veut en outre mettre sur le web l’ensemble des données
disponibles et des informations sur les différents groups extrémistes
existant dans le pays.
Aspects théoriques pour les ministres sortants, ce sera donc au nouveau
gouvernement d’experts de relever le défi et d’appliquer la Stratégie
de lutte contre l’extrémisme dans la vie pratique.
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