Biréli Lagrène, « digne héritier de Django Reinhardt », au Lucerna à Prague
Après s’être déjà produit à Prague il y a deux ans, le guitariste
virtuose Biréli Lagrène a clôturé, le 29 novembre dernier, dans la
salle du Lucerna Music Bar, le festival intitulé « La Guitare à travers
les genres ». Accompagné d’une contrebasse et d’une guitare, il est
venu présenter son « gipsy project ».
Biréli Lagrène était un enfant prodige. Né dans une famille de
manouches en Alsace, on lui met une guitare entre les mains à l’âge de
4 ans. Très rapidement, son entourage se rend compte de son talent et il
commence à jouer la musique de Django Reinhardt. Aujourd’hui, il est
considéré comme son digne héritier, selon les termes du propre fils du
célèbre guitariste, Babik Reinhardt, avec qui il joue aussi
régulièrement.
A 14 ans, Lagrène enregistre son premier album et commence une tournée
avec le violoniste Stéphane Grapelli, ancien partenaire du maître Django.
Comme ce dernier d’ailleurs, Bireli Lagrène n’a jamais appris la
musique ; il reproduit tout à l’oreille. Cela ne l’a pourtant pas
empêché de collaborer avec les plus grands musiciens de jazz actuels.
Dans les années 80, il se tourne vers le jazz fusion et jouent avec John
Mc Laughlin, Mike Stern, Stanley Clarke, Jaco Pastorius, l’espagnol Paco
de Lucia ou encore avec le tchèque Miroslav Vitouš.
Bireli Lagrène est capable de tout jouer et s’amuse volontiers à
mélanger les styles en insufflant au milieu d’un morceau de jazz
manouche quelques sonorités country, rock ou blues. Ses qualités de
virtuose lui permettent de flirter avec tous les genres avec une
dextérité à dégoûter les plus habiles des guitaristes classiques.
Guitariste curieux aux goûts éclectiques, Bireli Lagrène est tout de
même revenu à la musique de ses origines. Bireli Lagrène :
« J’ai toujours aimé voyager musicalement parce que je suis
quelqu’un qui a beaucoup de mal à rester dans un style musical. Après
avoir joué la musique de Django Reinhardt, j’ai fait beaucoup de choses
différentes musicalement. Et là depuis sept ou huit ans je suis revenu un
peu en arrière. C’est plus un retour aux sources, comme quand j’étais
petit. J’y prends tellement de plaisir que j’ai du mal à faire autre
chose. Maintenant avec l’âge, je l’assume mieux que quand j’étais
adolescent. »
C’est un style de musique qui est assez en vogue ? Est-ce que le succès
commercial de cette musique est important pour vous ?
« Cela fait toujours plaisir. C’est une musique qui a existé autrefois
et dont on a pas entendu parler par la suite comme il aurait fallu. Donc si
elle revient de nouveau au devant de la scène, cela fait plaisir. Et ça
fait également plaisir pour les musiciens qui jouent cette musique aussi
dans d’autres orchestres. C’est une chose absolument géniale que cette
musique soit de nouveau un peu dans les lumières ».
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