La Tchéquie a été critiquée pour sa stratégie à l'égard des Roms
La République tchèque, pays qui ne dispose pas d'une loi
anti-discrimination, a été critiquée, une nouvelle fois, pour sa stratégie
à l'égard des Roms.
Dans sa dernière recommandation, le Comité de l'ONU pour l'élimination de
la discrimination raciale, appelle la Tchéquie à adopter des mesures en
vue d'empêcher le déménagement des Roms en dehors des villes et communes.
Dans son rapport régulier sur la situation en République tchèque, le
Comité constate que la politique nationale n'encourage pas la création du
logement social... C'est une réaction notamment à ce qui s'était passé en
automne dernier, lorsque des dizaines de familles rom ont été déplacées
contre leur volonté du centre de la ville de Vsetin, en Moravie, où elles
habitaient un immeuble dans un piteux état. La décision de leur
déménagement vers d'autres villages ou dans des préfabriqués en tôle non
loin de la ville, qui avait été organisé par la mairie de Vsetin, dirigée
à l'époque par Jiri Cunek, aujourd'hui ministre de l'Aménagement
territorial, a provoqué des réactions controversées.
Trouver des solutions bonnes au lieu des solutions simples. Voilà la
devise de Karel Holomek, journaliste et activiste rom:
« En 2000, le gouvernement a adopté un programme en vue d'intégrer les
Roms dans la société qui tient compte de tous les aspects de la vie dans
le but de les améliorer. Franchement, il était obligé de le faire en
raison de notre aspiration d'adhésion à l'Union européenne. Mais je
considère que le programme n'est pas suffisamment appliqué dans la vie
pratique, aux niveaux régional et communal. C'est là que sont commis les
plus grands torts et injustices, dont je citerai en premier lieu la «
ghéthoïsation », le non respect des groupes roms locaux, le manque de
logements sociaux, le chômage ».
Si la société majoritaire n'a pas su accepter la communauté rom, les Roms,
de leur côté, n'acceptent pas en leur sein ceux qui appartiennent à cette
société, ajoute Karel Holomek. Cette barrière entre la société majoritaire
et la communauté minoritaire constitue pour lui la principale entrave à
l'intégration. L'initiative est pourtant à ceux qui ont le pouvoir, les
moyens et la force - donc à la société majoritaire. Encourager l'éducation
se présente comme un instrument irremplaçable.
La recommandation du Comité de l'ONU pour l'élimination de la
discrimination raciale critique également le fréquent placement des
enfants roms dans des écoles spécialisées. Le Ministère de l'Education
nationale proteste : « Notre système d'éducation ne discrimine point les
Roms ou quelqu'un d'autre. On a deux programmes pour les Roms : le
programme de soutien de l'intégration de la communauté rom et celui de
soutien des élèves roms dans des écoles secondaires », affirme son
porte-parole.
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