Le mur d'Usti nad Labem - symbole du racisme en Europe centrale exposé à l'ONU
Nous prenons maintenant la direction de New-York, siège des Nations-Unies. A
l'occasion de la Journée du souvenir de l'Holocauste, le 27 janvier, l'ONU
a organisé une série d'événements cette semaine : conférences, débats,
discussions et également des expositions, dans le bâtiment principal.
L'une d'elles est consacrée à l'Holocauste des Roms et Sinti et au racisme
aujourd'hui en Europe. Une exposition qui touche de près l'histoire et le
présent de la République tchèque.
Cette exposition, inaugurée officiellement mardi, est plus particulièrement
consacrée à l'histoire de l'Holocauste et à la situation actuelle des
minorités rom et sinti en Europe centrale et orientale.
Parmi les photos exposées, on trouve effectivement des clichés pris en
Bohême, à Usti nad Labem et plus précisément dans la rue Maticni. Une rue
dont le nom avait fait les gros titres de la presse nationale et
internationale en 1999, lorsqu'un mur y avait été installé par les
autorités locales pour séparer un quartier résidentiel d'un quartier
habité essentiellement par des Roms.
Plusieurs représentants d'organisations communautaires tchèques ont fait
le déplacement pour inaugurer cette nouvelle exposition. Parmi eux
notamment, Cenek Ruzicka, représentant du Comité tchèque pour
l'indemnisation des victimes roms de l'Holocauste.
Dans une déclaration remise par ces organisations au secrétariat général
de l'ONU, l'accent est mis sur le fait qu'avec 12 millions de personnes,
la communauté rom est la plus importante minorité ethnique en Europe.
« Aujourd'hui encore, plus de 60 ans après l'Holocauste, Roms et Sinti
sont presque quotidiennement victimes d'attaques racistes de la part de
néonazis ou de la police », peut-on lire dans cette déclaration.
Cenek Ruzicka a par ailleurs souligné lors de l'inauguration que le
gouvernement tchèque n'avait « aucun mécanisme permettant de lutter
efficacement contre l'exclusion sociale et culturelle des Roms ».
Les Roms attendent de l'ONU une meilleure protection contre le racisme et
les discriminations. Leurs représentants européens souhaitent que les
Nations-Unies ouvrent un poste permanent pour un représentant spécial
chargé des questions relatives à leur communauté. Un poste qui permettrait
d'attirer l'attention sur la violation de leurs droits et de contribuer à
trouver des solutions concrètes pour améliorer leur situation.
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