Communauté rom : six Nantais à Usti nad Labem pour briser les murs
Des airs de chansons françaises et de chants tziganes ont résonné pendant
trois jours dans la tristement célèbre rue Maticni à Usti nad Labem. Il y
a quelques années, un « mur de la honte » y avait été édifié pour séparer
les communautés rom et « blanche » du quartier. Sur une initiative de
l'organisation humanitaire tchèque « Clovek v tisni », « L'homme en
détresse », six jeunes musiciens français de Nantes étaient venus, cette
semaine, dans la cité de Bohême du nord pour animer le quotidien des
enfants du centre de vacances de la communauté rom. Stepan Moravec, de «
L'homme en détresse », en est l'un des principaux responsables. Il s'est
confié :
« Tout a commencé il y a trois ans. Il y a eu un chantier international
pour des étudiants au centre pour enfants de la rue Maticni à Usti nad
Labem. Il y avait alors une jeune de Nantes qui, lors de son retour en
France, a créé une association avec ses amis pour soutenir à distance les
enfants du quartier d'Usti où npus travaillions et surtout leurs activités
de chant puisqu'il y a une petite chorale. Depuis, ce groupe d'amis de
Nantes est venu à plusieurs occasions, notamment pour monter des
spectacles avec les enfants. Ainsi, en avril, la chorale des enfants de
Maticni s'est rendue à Nantes pour donner plusieurs concerts. Cette année,
c'était déjà la cinquième fois que ce groupe de Nantes venait à Usti. La
semaine dernière, ils ont donc donné un concert de leur groupe « Les
Rapapas » en commun avec la chorale des enfants dans un club de la ville.
»
Comment ces jeunes Français et les enfants rom communiquent-ils entre eux
?
« Comme ils peuvent, avec les mains et les jambes, comme on dit en
tchèque. Pour l'organisation, il y a toujours eu un traducteur, mais pour
ce qui est des activités avec les enfants, ils s'entendent très bien sans
avoir besoin des langues. Ce n'est pas un problème, même si, bien sûr, les
Français ont déjà appris quelques mots-clés de tchèque. »
Vous l'avez déjà évoqué : des voyages d'échange sont organisés.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?
« En avril, l'association nantaise a organisé le voyage de neuf enfants
qui ont donné là-bas trois ou quatre concerts et se sont baladé, par
exemple, à la mer, ce qui était merveilleux pour eux qui ne l'avaient
jamais vue, etc. »
Avec leur association, ces jeunes Français s'intéresent-ils également à
la communauté rom en France ?
« Oui. En fait, ils ont deux buts principaux. Premièrement, c'est ce
soutien à distance aux enfants de ce quartier exclu de Usti nad Labem.
Ensuite, c'est de sensibiliser sur la vie et l'intégartion des Manouches
de la région nantaise. C'est une culture très différente de celle des Roms
en République tchèque, mais il y a quand même ce qu'on peut appeler une
connexion symbolique. »
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