Un skinhead condamné à 17 ans de prison pour le meurtre d'un Rom
Vlastimil Pechanec, un jeune skinhead tchèque de 23 ans, a été condamné, ce
mardi, à 17 ans de prison par la Cour d'appel supérieure de Prague pour
avoir perpétré le meurtre d'un Rom, en juin 2001. Il s'agit de l'un des
verdicts les plus sévères jamais rendus par la Justice tchèque dans une
affaire de crime à caractère racial.
Tout d'abord condamné, l'an dernier, par le tribunal de Hradec Kralové, en
Bohême de l'est, à 13 ans de réclusion criminelle, Vlastimil Pechanec a
désormais quatre années de plus à sa disposition pour réfléchir aux
conséquences de ses actes racistes. De nouveau reconnu coupable, à l'issue
du procès en appel, de l'assassinat de Ota Absolon, un Rom alors âgé de 30
ans, en juin 2001, le jeune skinhead possédait également un casier
judiciaire lourd de plusieurs précédents. Ainsi, depuis 1996, sa
culpabilité avait déjà été établie, à trois reprises, pour différents
délits de violence, de troubles de l'ordre public, mais aussi pour avoir
soutenu et participé à la propagation de mouvements visant à la répression
des droits et des libertés des citoyens. Enfin, l'univers carcéral ne lui
est pas étranger, puisqu'il a déjà passé deux ans derrière les barreaux
pour une première attaque, là-aussi au couteau, contre un jeune Rom dans
le milieu des années 1990. Malgré cela, Vlastimil Pechanec ne laisse,
encore aujourd'hui, planer aucun doute sur ses opinions. Il n'a donc pas
hésité à les étaler sur la place publique en affirmant dans la salle des
audiences, devant magistrats et jury, qu'il était « le défenseur de la
race blanche » et qu'il rêvait d'une « République sans Tziganes et sans
Noirs ».
C'est dans une discothèque de Svitavy, en Bohême de l'est, que Vlastimil
Pechanec a donc donné deux coups de couteau fatals à Ota Absolon. Une
agression gratuite dont le seul motif était l'origine rom de la victime.
Une thèse qu'a également avancée et défendue, ce mardi, le président de la
cour d'appel de Prague pour expliquer la caractère exceptionnel, dans sa
durée, de la condamnation prononcée. En sortant de la salle, Vlastimil
Pechanec avait beau laissé éclater sa colère, vociférant et criant au «
procès politique monté de toutes parts », il lui faudra désormais
affronter sa conscience, dans le noir et la solitude, pendant 17 longues
années.
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