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28.9.2023
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Histoire et origine des Roms

Trouver le pays d'origine des Roms fut un grand défi, depuis le Moyen Age où ils sont apparus en Europe, pour les habitants des pays où ils venaient, aussi bien que pour les historiens. Il n'est pas possible de donner la date exacte de leur arrivée en Europe, car les différents groupes de Roms se dispersaient en Europe, l'un indépendamment de l'autre, chacun empruntant son propre chemin. On peut s'appuyer seulement sur des documents des archives municipales. Les données montrent leur apparition "officielle", sans pourtant indiquer la date de leur arrivée. Les mentions dans les archives sont généralement liées à un événement concret.

Les chroniques de l'époque parlent souvent d'escamoteurs qui amusaient les seigneurs féodaux, de danseurs habillés en costumes brillants, aimés des aristocrates et détestés des citoyens honorables. On pouvait facilement confondre les Roms avec des bandes vagabondes des "artistes". On pouvait donc voir au XIVe siècle en Europe, soudainement, des groupes de gens qui se déplaçaient souvent et qui différaient des autres gens par la couleur foncée de leur peau, par leur façon de s'habiller, par leur mode de vie, par leur langue incompréhensible, par leur tempérament et l'absence de volonté de se soumettre à la pression de la population majoritaire.

Les savants moyenâgeux se posaient la question de savoir qui étaient les Roms, d'òu ils étaient venus dans les pays tchèques et quel est leur pays d'origine. Des siècles durant, l'Europe n'a pas su donner de réponse à ces questions.La mauvaise connaissance des Roms se traduisit aussi par la distance qui existait entre les Roms et les autres habitants, distance qui est propre encore aujourd'hui à la majorité des gens.

En ce qui concerne l'origine des Roms, on estimait le plus souvent que ceux-ci seraient venus dans les pays chrétiens de l'Egypte. Or, dans nombre de pays, on les appela selon leur souche égyptienne supposée - Gitanos (en espagnol), Gypsies (en anglais), Gitans (en français) - mais ces noms dérivent, probablement, du nom de la région de l'Egypte Mineure au Péloponnèse en Grèce ou de la région de l'Asie Mineure. Dans les Balkans, on les a appelés par un nom qui avait été donné à l'origine à une secte manicheï de prêtres, Athiganoie - Atsiganos, d'où un nouveau groupe de noms - Zingaro (en italien), Tsigane (en français) Zigeuner (en allemand), Ciganie (en langues slaves) et Cikani en tchèque.

Un premier pas vers la réponse à la question de savoir qui sont les Roms a été fait par hasard, en 1763, par Stefan Vali, étudiant hongrois en théologie, qui a rencontré à Leyden en Hollande plusieurs Indes - Malabars, étudiants en médecine. Vali a été fasciné par leur ressemblance avec les Roms qu'il avait connus en Hongrie. Ne se contentant pas d'une impression extérieure, il a noté plus de mille mots malabars qu'ils utilisaient et leurs significations. De retour dans sa patrie, il s'est adressé aux Roms pour connaître la signification de ces mots. Il a été surpris par la ressemblance de leur langue. Une étude détaillée de linguistes, historiens, ethnologues qui a suivi, a prouvé que l'origine indienne des Roms était hors de doute.

De l'avis de linguistes et historiens, les Roms, après avoir quitté l'Inde, sont passés par la Mésopotamie vers le Proche-Orient et la partie asiatique de la Turquie, où une grande partie des Roms serait restée pendant environ trois siècles (entre le XIIe et le XVe siècles).

A cette époque-là, ils ont pu, pour la première fois, s'orienter dans la nouvelle culture, ce qui leur a facilité, plus tard, leur passage vers l'Europe. Suite à l'expansion mongole et turque, ils ont continué en passant par l'Asie Mineure et les Balkans, s'arrêtant un certain temps en Grèce, ce dont témoignent de nombreux mots grecs en rom, pour continuer par la vallée du Danube jusqu'en Europe centrale. Une autre aile est allée vers l'Arménie, le Caucase et, plus tard, la Russie pour atteindre même la Scandinavie. Au XVe siècle, les Roms ont déjà été dispersés dans toute l'Europe, y compris l'Angleterre et l'Ecosse.

Au début, ces gens provoquaient en Europe de la curiosité et leur allure exotique des interrogations sur les raisons de leur vie nomade et sur leur pays d'origine. Donc, au début, la population européenne a été indulgente à l'égard des nomades, les acceptant comme des pèlerins chrétiens repentis pour lesquels ils se prenaient. Les décrivant, les chroniqueurs les comparent à des Tartars. La peau foncée, ils s'approchaient des villes en de longues caravanes, à pied ou à cheval, les voitures bourrées de bagages, de femmes et d'enfants. L'Europe centrale avait encore en vive mémoire des attaques tartares. Se rendant bien compte de leur ressemblance avec les Tartars, les Roms se présentaient tels des gens paisibles et de bons chrétiens.

Parfois, on recevait les Roms cordialement, car ils apportaient une nouvelle technologie de traitement de fer et de métaux, de nouvelles expériences et venaient - comme ils le prétendaient - du Tombeau de Dieu. L'homme moyenâgeux qui demeurait toujours à la même place, concevait le cheminement comme une forme de sacrifice et de repentir. C'est pourquoi il considérait les gens qui voyageaient comme des repentis. Les Roms soutenaient ces idées par leurs propres légendes. Ils cherchaient à convaincre les citadins moyenâgeux qu'en cheminant ils devaient se repentir pour les péchés de leurs pères qui avaient refusé d'accepter la Sainte-Vierge avec l'Enfant-Jésus, en se sauvant devant Hérode en Egypte. Une autre légende répandue justifiait la vie nomade comme une punition pour le refus du christianisme. Cette trahison devait être payée par un cheminement qui durait sept ans.

En le milieu européen, les Roms se sont retrouvés dans une situation tout à fait particulière, car les normes non formelles de leur groupe n'étaient pas toujours en harmonie avec le système des normes et des valeurs de la population majoritaire et, encore aujourd'hui, il est difficile de trouver pour eux un compromis. Depuis toujours, les Roms vivaient dans des groupes clos. L'attitude de la population majoritaire a encore renforcé ce côté renfermé de leur vie dans des groupes et l'approche hostile des "gadgé" a encouragé, dans une certaine mesure, la solidarité entre les différents groupes roms.

Hélas, la société majoritaire demeurait et demeure toujours un groupe étranger pour les Roms qui, dans le passé, les rejetait dans la plupart des cas. Ainsi la traitent-ils aussi, sans hésiter, comme celle qui n'est pas "la leur" et qu'on peut voler, tromper ou escroquer, sans en avoir le moindre remord.



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