Printed 20.01.2021 18:07 29-02-2016 Alžběta Tichá
L’égalité des chances et l’intégration de tous les enfants, tels
sont les deux principaux arguments en faveur de l’inclusion scolaire qui
devrait être appliquée en République tchèque à partir de septembre
2016. Signé par le président en avril dernier, l’amendement à la loi
scolaire qui vise à garantir des mesures de soutien gratuites aux enfants
ayant des besoins spéciaux dans l’enseignement, suscite néanmoins de
nombreux débats dans la société tchèque. Si certains se prononcent en
faveur de ces changements qu’ils considèrent comme essentiels dans
chaque société démocratique, nombreux sont ceux qui critiquent le
projet, notamment en raison de la vitesse à laquelle il est censé être
appliqué.
C’est par ces mots que la ministre de l’Education, Kateřina Valachová, présente le projet de l’inclusion scolaire, une des priorités de son ministère pour 2016. Visant à intégrer dans les classes « normales » des enfants avec différents types de besoins spécifiques, qu’il s’agisse d’enfants avec un handicap mental ou d’enfants défavorisés, l’éducation inclusive est devenue un sujet d’actualité très médiatisé. Malgré la campagne d’information lancée par le ministère, les voix qui s’opposent au projet résonnent de plus en plus fort, notamment de la part des enseignants qui craignent le manque de préparation relatif aux mesures qui sont censées être appliquées, ainsi que le manque d’assistants et de pédagogues spéciaux. De même, ces derniers estiment que la nouvelle réglementation compliquera le travail des enseignants et que la qualité de l’enseignement va ainsi baisser. Sans oublier les parents, qui n’ayant pas assez d’informations concrètes voient tous ces changements avec une certaine appréhension. Le projet a aussi ses adversaires chez de nombreux politiciens tchèques qui le considèrent comme une expérimentation aux objectifs et résultats incertains. Parmi eux, par exemple l’ancien ministre de l’Education et actuel chef du Parti civique démocrate, Petr Fiala, ou même le président Miloš Zeman qui avait signé cet amendement à la loi scolaire en avril dernier. Lors d’une conférence de presse dans le cadre de sa visite à Liberec, le chef de l’Etat a ajouté un nouvel argument à ses critiques :
Les partisans de l’inclusion scolaire s’opposent à cette dialectique en indiquant notamment que l’amendement n’introduit que des changements formels. Selon le chef du Conseil national des personnes handicapées, Václav Krása, l’inclusion ne représente aucune nouveauté, fait dont témoignent également les statistiques montrant qu’environ 5 500 sur 14 000 enfants avec un léger handicap mental fréquentent aujourd’hui des classes « normales ». Au contraire, l’adoption de mesures qui garantissent un soutien à ces enfants, dont notamment l’emploi de pédagogues spéciaux et un enseignement selon un plan individuel, devrait permettre à ces élèves, explique-t-il, d’être accueillis dans les écoles qui n’en auraient pas autrement eu les moyens.
« Ce que l’on a découvert et prouvé est absolument inacceptable. Pour moi, cela représente une confirmation que le projet de l’inclusion scolaire est bon. »
Selon les experts, les questions qui voient actuellement le jour dans la société tchèque sont dues notamment à l’absence d’information. C’est pour cette raison que la ministre assure que la décision principale dans la question de l’intégration d’un enfant devrait reposer avant tout sur ses parents. Pour prévenir les possibles défaillances, elle a fixé une période de transition de deux ans lors de laquelle les deux systèmes existeront parallèlement. Copyright © Radio Praha, 1996 - 2003 |