Printed 08.03.2021 02:44 18-04-2014 Pierre Meignan
Avec le printemps semble désormais arriver également la saison des
manifestations racistes visant les Roms. Des défilés de ce type, qui se
sont multipliés en 2013, sont annoncés cette année. En réaction, le
Commissaire européen aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, le
Letton Nils Muižnieks, a fait part de sa préoccupation en envoyant une
lettre au Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka, une lettre à
laquelle ce dernier a répondu en promettant qu’il lutterait contre les
discriminations visant les Roms.
« Cela se passe depuis plusieurs années. L’année dernière, nous avons remarqué que 22 personnes d’origine rom qui ont été victimes d’attaques. Ces manifestations ne sont pas protégées par l’article 11 de la Convention européenne des droits de l’homme car elles présentent une menace pour les droits d’autrui. Donc s’il y a de vraies menaces contre les Roms, on peut interdire ces manifestations et même sanctionner les organisations qui en sont à l’origine. Et j’ai encouragé les autorités tchèques à agir assez fortement. » Pour cela les pouvoirs publics ont plusieurs moyens à leur disposition. Le Commissaire estime que les tracés des manifestations, certaines prenant leur départ dans des quartiers où habitent majoritairement des Roms, d’autres s’y dirigeant, doivent faire l’objet d’une attention particulière. De la même façon, les autorités doivent intensifier leur surveillance des organisations propageant la haine et le racisme en les sanctionnant sévèrement à la moindre infraction. Mais cela n’est pas tout, à long terme, il convient d’agir sur le racisme en profondeur et sur les contextes sociaux qui font son terreau, ainsi que l’explique Nils Muižnieks :
Ces recommandations, qui consistent par exemple à revoir profondément le modèle des écoles dites « spéciales », lesquelles sont destinées aux élèves souffrant d’un léger handicap mais qui accueillent en fait une majorité d’enfants roms sans que cela soit justifié, ont fait l’objet d’un rapport rédigé l’an dernier par le bureau du Commissaire. Le Premier ministre Bohuslav Sobotka a répondu à la lettre qu’il a reçue en déclarant s’engager fermement pour lutter contre les discriminations et pour protéger les minorités en République tchèque. Nils Muižnieks a plutôt apprécié le message bien qu’il attende désormais de voir si cette volonté affichée se concrétisera dans les faits :
Nils Muižnieks est particulièrement inquiet à Ostrava où le défilé pourrait traverser un quartier où vivent de nombreux Roms. Selon lui, en fonction également de l’identité des organisateurs de ces marches, il faut soit en modifier le parcours, soit purement et simplement les interdire. Copyright © Radio Praha, 1996 - 2003 |