Visas canadiens : les Tchèques peuvent faire les démarches à Prague
Depuis le 13 juillet dernier, les citoyens tchèques sont obligés
d’avoir un visa s’ils veulent se rendre au Canada. La réintroduction
de l’obligation de visa par Ottawa avait déplu à Prague, d’autant
plus que les demandes de visa devaient être déposées à l’ambassade
canadienne en Autriche. Depuis ce lundi, les Tchèques peuvent s’adresser
directement à l’ambassade praguoise.
Cela fait environ un an que les relations tchéco-canadiennes souffrent de
ce problème de réintroduction de visas obligatoires. Après avoir
longtemps hésité, le gouvernement canadien avait – invoquant le trop
grand nombre de demandes d’asile déposées en majorité par des Roms
tchèques – pris la même décision que quelques années plus tôt, pour
les mêmes raisons : la fin de la possibilité pour les ressortissants
tchèques d’entrer sur le territoire canadien sans visa. Difficile à
avaler pour Prague, qui s’efforce d’impliquer ses partenaires
européens pour faire pression sur Ottawa. Pour l’instant sans grand
succès. La Slovaque Monika Benova est député européenne :
« Nous avons une politique étrangère commune, il est donc tout à fait
naturel que si un pays se voit imposer l’obligation de visas par un pays
tiers alors les autres Etats membres devraient prendre sa défense. »
Seule consolation depuis ce lundi, la possibilité pour les Tchèques de
déposer leur demande de visa à Prague et non plus à Vienne comme ils
devaient le faire depuis cet été. Roman Škrabánek est le président de
l’association tchèque des agences de voyages :
« Pour nous c’est une bonne nouvelle que le Canada, sous une certaine
pression, ait enfin ouvert un service de visas à Prague. La
réintroduction des visas obligatoires a fait baisser le nombre de
touristes tchèques au Canada d’environ un tiers. L’année dernière,
près de 30 000 Tchèques s’y étaient rendus, donc la baisse est
relativement importante. »
Pour certains, l’ouverture d’un service de visas à Prague est liée
aux Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver, qui commencent le 12 février.
Plusieurs hommes politiques tchèques, dont le chef de l’Etat, ont déjà
fait savoir qu’ils ne se rendront pas aux JO en signe de protestation
contre la réintroduction de l’obligation de visa.
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