Prague et Ottawa inquiets du nombre de demandeurs d'asile tchèques au Canada
Moins d'un an après la levée de l'obligation de visas pour les citoyens
de la République tchèque se rendant au Canada, une affluence de
demandeurs d'asile a poussé la ministre canadienne de l'Immigration, Diane
Finley, à mettre le sujet à l'ordre du jour pendant sa visite à Prague.
Ottawa avait déjà levé l'obligation de visas en 1996, mais l'avait
rétablie un an plus tard à cause du trop grand nombre de demandes
d'asile.
Selon la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada,
le pays a reçu 302 demandes d'asile de la part de citoyens tchèques de
janvier à mai 2008. Les médias tchèques ont récemment révélé que ce
nombre s'élevait à 449 à la fin du mois de juin. Les demandeurs
d’asile seraient en majorité des Roms tchèques.
« Il y a eu des demandes. Aucune des personnes ayant fait la demande
n’a reçu le statut de réfugiés jusqu’à présent. Nous surveillons
de près la situation et c’est pour cela que je suis en Europe centrale
en ce moment, pour être sûre que nous prenons tous nos responsablités et
qu’il n’y ait pas d’abus du système des deux côtés. Mon but est de
faire en sorte que nos gouvernements coopèrent pour que les relations sans
besoin de visa soient maintenues. »
Entre 1996 et 2000, près de 1700 ressortissants tchèques avaient fait
une demande d’asile, et plus de la moitié l’avait obtenu. Les chances
de l’obtenir aujourd’hui sont beaucoup plus minces, et Prague tente de
dissuader les candidats potentiels. Karel Schwarzenberg, ministre tchèque
des Affaires étrangères :
« Evidemment nous ne pouvons restreindre la liberté de mouvement de nos
citoyens. Mais nous essayons de convaincre ceux qui veulent partir que la
situation économique est telle ici que le chômage baisse, nous essayons
aussi d’éliminer les raisons qui les poussent à demander l’asile.
Nous avons observé que plusieurs de ceux qui sont allés au Canada sont
rentrés ici, que ce n’est pas le paradis sur terre. Ceux qui
n’obtiennent pas l’asile doivent rentrer et leur situation est souvent
pire qu’elle ne l’était quand ils sont partis. »
Rappelons pour finir que l’obligation de visas devrait bientôt être
levée également pour les Tchèques qui souhaitent se rendre aux
Etats-Unis.
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